Nathalie Quevillon-Dussault

Sage-femme et copropriétaire de la clinique de sages-femmes Community Midwives - Thunder Bay

Vos élèves aiment relever de nouveaux défis, échanger avec les autres et prendre des décisions ? Alors, invitez-les à écouter ou lire mon histoire qui relate mon parcours et mes multiples détours pour arriver là où je suis aujourd’hui.

À l’école secondaire catholique Cité des jeunes de Kapuskasing, j’étais une élève qui avait un grand intérêt pour les sciences et je me démarquais par ma facilité à entrer en relation avec les autres. Quand le temps est arrivé de faire un choix de carrière, je voulais marier ma passion et mon talent. Je me suis donc dirigée vers la profession de sage-femme pour intégrer le monde des sciences de la santé tout en mettant à contribution mes grandes aptitudes en relations humaines. Je me suis inscrite à l’Université Laurentienne et j’ai complété le programme ontarien de formation des sages-femmes. Par la suite, j’ai exercé ma profession dans plusieurs communautés en Ontario et dans des communautés autochtones situées dans le nord du Québec. Actuellement, je travaille à la clinique Community midwives à Thunder Bay et dans les régions environnantes. Parfaitement bilingue, je peux offrir mes services autant en français qu’en anglais… un véritable atout! Avec calme et une grande force intérieure, je vis mon métier avec passion et me dit heureuse d’accompagner les futures mères et parents dans ce qui est certainement le plus grand moment de leur vie… en donnant la vie!

Domaine professionnel : sage-femme

La profession de sage-femme s’adresse aux élèves qui sont passionnés par les domaines liés aux sciences de la santé plus particulièrement les sciences, les sciences humaines et sociales (p.ex., études familiales, psychologie, sociologie), les cours tels qu’Éducation physique et santé, Soins de santé (programme d’éducation technologique) ou Citoyenneté et exploration de carrière, car ils présentent déjà plusieurs compétences essentielles pour ce domaine professionnel.

Les tâches et responsabilités liées à cet emploi sont variées. La sage-femme fournit des soins primaires, c’est-à-dire qu’elle prodigue tous les soins dont une femme en santé et son enfant ont besoin tout au long de la grossesse, de l’accouchement et de la période de six semaines qui suit l’accouchement. Au besoin, la sage-femme commande des analyses de laboratoire et des échographies. Elle peut aussi administrer des médicaments pendant la grossesse, le travail, l’accouchement et la période postnatale. Elle peut organiser des consultations avec des médecins ou le transfert des soins à un médecin spécialiste, si nécessaire. Si un médecin prend en charge l’accouchement, la sage-femme continue de fournir des soins de soutien à la mère et à son enfant.

Même si seulement quelques programmes d’études peuvent mener à ce genre d’emploi, les cheminements de carrière pour y accéder peuvent être nombreux et différents. Les programmes identifiés sont des exemples de cheminement individuel, mais ceci n’empêche en rien de suivre un autre programme d’études connexe pour travailler dans ce domaine.

Voici les programmes d’études qui pourraient permettre une entrée professionnelle liée directement aux finalités d’un emploi dans les domaines des sciences de la santé, des sciences et des sciences humaines et sociales.

Voici une gamme de programmes d’études qui pourraient vous permettre une entrée professionnelle liée indirectement aux finalités d’un emploi dans les domaines des sciences de la santé, des sciences et des sciences humaines et sociales.

Perspectives d’emploi

Trouver un emploi demande du temps et de la persévérance. Voici quelques exemples d’emplois liés à une carrière dans la profession de sage-femme et dans les domaines des sciences de la santé, des sciences et des sciences humaines et sociales.

  • L’emploi direct : consultante en lactation, éducatrice prénatale, intervenante auprès des femmes enceintes, sage-femme, etc.
  • L’emploi indirect : biologiste, directeur de clinique, éducatrice, enseignant, gestionnaire d’équipe, infirmière, nutritionniste, ostéopathe, professeur, psychologue, sexologue, sociologue, travailleur social, etc.

Note

Certaines de ces professions requièrent parfois d’autres exigences académiques.

Futurs employeurs

De nombreux employeurs offriront des carrières intéressantes aux diplômés. Voici quelques suggestions d’entreprises publiques et privées, tous niveaux d’études confondus.

  • Les collèges et les universités (p. ex. professeur)
  • L’entreprise privée (p. ex. conseillère en lactation)
  • Les maisons de naissance (p. ex. sage-femme)
  • Les centres de santé communautaire (p. ex. intervenante auprès des femmes enceintes)
  • Les cliniques médicales (p. ex. infirmière)
  • Les centres d’accouchement (p. ex. éducatrice prénatale)
  • Les hôpitaux (p. ex. sage-femme)

Webinaire avec Nathalie Quevillon-Dussault

Transcription de la bande audio

[ANIMATRICE:] Bonjour tout le monde. Merci de vous être branchés à notre deuxième webinaire de la semaine. En fait, dans le cadre du programme ou du projet «Parcours et détours» qui nous donne la chance un peu de rencontrer des gens, des professionnels de divers domaines. Et vous pouvez à tout moment poser des questions. Alors, on a Sébastien, on vous rappelle que dans le site, il y a un chat. Et dans le chat, vous pouvez poser vos questions directement à Nathalie Quévillon-Dussault. Nathalie, elle est sage-femme. Et donc, aujourd'hui, pour les prochaines 40 minutes. Alors, c'est un domaine extrêmement intéressant. Puis Nathalie va avoir la chance de vous parler un peu de ce qu'elle fait. Merci, Nathalie, d'être là avec nous.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Ça me fait plaisir.

[ANIMATRICE:] Alors, on est à Thunder Bay, c'est ça? Alors, tu peux me dire on est assis où là présentement?

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Bien présentement, on est assis dans une de nos salles cliniques. Donc, c'est à ma pratique. C'est une place en ville où on... C'est presque comme un médecin, un médecin de famille ou un dentiste où ils ont leur propre clinique puis les clients viennent nous voir ici. Là, bien là, c'est une de nos salles.

[ANIMATRICE:] OK. Puis vous êtes combien de sages-femmes?

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Présentement, on est six sages-femmes, mais bientôt, on va être sept.

[ANIMATRICE:] Wow! OK. Alors, dis-moi, qu'est-ce que ça fait, une sage-femme?

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Ça fait plusieurs choses, mais en principe, on est responsable de prendre soin des personnes enceintes, des femmes enceintes durant leur grossesse, durant leur travail et accouchement. Et on prend soin d'elles et leur bébé pendant six semaines.

[ANIMATRICE:] OK. Alors, dès que quelqu'un tombe enceinte, elle se trouve une sage-femme puis là, quelqu'un comme toi, tu dois l'accompagner dans tout le processus. C'est ça?

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Donc, elle peut appeler directement pour avoir nos soins. Pas besoin d'avoir, de se faire référer par un médecin de famille ou par une infirmière praticienne.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Donc, tu apprends que tu es enceinte puis tu peux appeler ta sage-femme.

[ANIMATRICE:] OK. Est-ce que ça veut dire que t'accouches pas à l'hôpital, ça? Comment ça se passe après, si tu as une sage-femme? Tu vas accoucher où?

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Bien, tu accouches où... où c'est plus confortable pour toi. Puis aussi, par rapport au niveau de risque.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Donc nous, on fait des accouchements qui sont soit planifiés à l'hôpital ou qui sont soit planifiés à la maison. Il y a certaines places en Ontario où il y a des centres d'accouchement. Donc, c'est pas l'hôpital, mais c'est un centre où les sages-femmes ont des salles d'accouchement dans lesquelles elles travaillent.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Il y en a pas ici à Thunder Bay.

[ANIMATRICE:] Pas encore. Ça fait combien d'années que tu fais ça?

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Je suis enregistrée depuis 2005. J'ai commencé mon programme, donc étudié pour devenir sage-femme, j'ai commencé ça en 2001.

[ANIMATRICE:] OK. Puis, toi, tu es originaire de? Rappelle-moi. T'es originaire d'où?

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] C'est ça. J'ai été au secondaire à l'école secondaire Cité des Jeunes au Québec.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Euh... Puis j'ai quand même vécu dans quelques petits villages, mais moi, je dis que je viens de Fauquier-Strickland.

[ANIMATRICE:] OK. Du nord. C'est chez vous.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] C'est ça.

[ANIMATRICE:] Hum! OK. Est-ce que, quand tu étais au secondaire, est-ce que tu savais déjà que tu voulais être sage-femme?

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Hum! Non! Non.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Moi, j'ai commencé mon secondaire vraiment... Je ne pensais pas à ce que j'allais devenir plus tard. Je savais juste que je devais être au secondaire puis que, à un moment donné, j'étais intéressée à faire des études passé le secondaire.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Puis c'est vraiment avec l'aide de l'orienteur où on a, on a comme genre trouvé c'est quoi les choses dans lesquelles j'étais bonne.

[ANIMATRICE:] C'est bon! C'est un bon point de départ.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Puis là, de là, c'est quoi mes options? Puis pour moi, c'était vraiment important d'étudier en français puis pointer quel genre de programme qu'il y a en français en Ontario. Il y en a quand même plusieurs. Mais... Il y a pas une panoplie comme il y aurait en anglais. Donc, j'ai regardé. J'ai regardé qu'est-ce qu'il y a à nous offrir. Aussi où est-ce que je voulais aller étudier. Ottawa, Sudbury. Je pouvais aller dans le Québec. Puis le programme de sage-femme, un moment donné, ça a... C'est devenu comme une option. Puis là, bien là, je regardais ça. «OK. Bien oui! Je connais ça. Je suis bonne à ça. OK. On va appliquer!»

[ANIMATRICE:] Il fallait être bonne dans quoi? Alors c'était quoi tes forces quand tu étais au secondaire, qui t'ont amenée là?

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Euh... Mes forces étaient les sciences, plus précisément la biologie. La chimie était quand même assez importante. Pas que j'étais super forte en chimie par exemple.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Les sciences sociales. Les langues. C'est quand même important parce que tu dois communiquer avec les clientes. C'est important d'avoir cette force-là.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Donc, y a quand même des prérequis que tu dois voir pour appliquer au programme de sage-femme. Donc, j'avais les prérequis.

[ANIMATRICE:] OK. Ça fait que tu étais et la dimension sociale et la dimension scientifique, c'était comme la meilleure combinaison des deux.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Oui, oui! Puis en plus je pouvais le faire en français. Dans une communauté qui était derrière moi. Ça a juste adonné.

[ANIMATRICE:] OK. Ça a fait du sens.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Oui.

[ANIMATRICE:] Alors là, depuis, je t'ai posé la question tantôt, mais j'étais vraiment impressionnée. Alors, depuis que tu as commencé, tu as accouché combien de bébés?

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Bien, on a calculé. Environ 1200.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Environ 1200.

[ANIMATRICE:] OK. À quel moment tu sens que tu es vraiment en train de faire, tu es vraiment, on peut dire que tu es bien dans tes baskets? Tu dis: «Je viens de faire une différence aujourd'hui! Je suis à ma place!» Qu'est-ce qui se passe quand tu te sens comme ça?

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Comme pour moi?

[ANIMATRICE:] Professionnellement.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Bien, je pense que c'est comme ça, c'est la raison pourquoi je fais ce que je fais. C'est que quand j'ai une cliente qui... ... qui soit verbalement, elle me dit «Merci» ou bien comme: «Je suis vraiment contente que tu sois là! On a eu un bel appointment.» Bien là, tu sais que tu as fait une belle job. Mais des fois, c'est des choses qui sont non verbales. Tu sais que cette cliente-là, après «l'appointment», tu la vois plus calme. Tu as répondu à ses questions. Tu l'as aidée durant un moment difficile. Puis tu le sens, ça. C'est vraiment spécial.

[ANIMATRICE:] C'est un moment important. Je veux dire, c'est probablement la chose la plus importante qui va se passer dans une vie de femme ou dans une vie de couple d'avoir un enfant. Ça fait que le rôle que tu viens jouer, comment tu vois l'importance de ça? Comment tu fais pour supporter ça, toi? Dans ton rôle?

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Tu le fais le mieux que tu peux. Mais c'est aussi de comprendre. De comprendre que les choses que tu dis puis les choses que tu fais vont avoir un réel impact pour cette personne-là. Donc, une fois que tu le comprends, ça, tu peux le respecter puis essayer de l'appliquer le mieux que tu peux.

[ANIMATRICE:] Ah, c'est beau! Est-ce qu'on a des questions, Sébastien? Il y en a qui ont des questions?

[SÉBASTIEN:] Une question. «Pourquoi sage-femme plutôt qu'infirmière?»

[ANIMATRICE:] Ah!

[SÉBASTIEN:] Qu'un autre domaine, en fait, de la santé.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Vraiment bonne question. Pour moi, c'était vraiment, parce que c'est intéressant. Tu sais, comme quand moi, j'ai fait de la recherche qu'est-ce que je pouvais faire, euh... Quand j'ai commencé à faire la recherche sur sage-femme, je me suis dit: «Bien, ça me ressemble! C'est vraiment intéressant!» Puis aussi, c'est... Je suis une personne qui aime ça avoir des challenges vraiment. Puis... Puis je me souviens, quand j'ai commencé à parler du fait que j'étais peut-être intéressée à devenir sage-femme, il y avait du monde qui me disait: «Bien là, tu es un peu jeune. C'est vraiment difficile à être, se faire accepter dans le programme de sage-femme.» Puis pour moi, c'était comme un [mot_etranger=EN]lighter[/mot_etranger] pour moi. On va voir.

[ANIMATRICE:] On va te montrer. On va te montrer. Parle-moi de comment ça se passe quand arrive le moment de l'accouchement? Alors, qu'est-ce qui se passe? Comment ça se passe, ça?

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Je vais prendre un exemple très général. Évidemment, tous les... Chaque personne a sa propre histoire de comment ça se passe. Hum... Mais disons qu'on fait un travail spontané. Une cliente qui va en travail par elle-même à terme. Euh... Donc, on va avoir discuté avec elle donc, c'est quand le bon temps d'appeler la sage-femme. Parce qu'il y a un travail, il y a un travail qui est préparatoire. Puis ensuite, il y a un travail qui est considéré plus actif, qui va être plus proche de l'accouchement.

[ANIMATRICE:] OK. Explique-moi le travail, ce que ça veut dire.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Oui. Donc, quand c'est le commencement des contractions.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Hum... Puis le travail préparatif, c'est quand les contractions sont pas nécessairement aussi fortes qu'elles vont le devenir.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Elles sont pas nécessairement de façon rythmique. Puis elles font un peu de changement sur le col de l'utérus, mais pas assez pour qu'on s'attende que le bébé va être né bientôt.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Tandis que le travail actif, c'est quand les contractions sont bien établies, sont fortes, sont présentes de façon rythmique chaque peut-être deux à cinq minutes. Puis elles durent au moins une minute. Donc, quand tu es rendue là, on sait que le col de l'utérus devrait changer de façon plus rapide. Puis que, dans les prochaines heures, donc, on va s'attendre que ça va être maintenant le temps de pousser ou bien de délivrer le bébé.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Donc nous, genre, que ce soit un médecin, une sage-femme ou un praticien, on va accompagner nos femmes ou nos clientes une fois qu'elles vont être dans un travail actif.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Sauf que monsieur et madame Tout-le-Monde dans ses maisons ne savent pas nécessairement c'est quand est-ce que leur col est en train de changer de façon... Travail qui est préparatoire ou travail actif. Donc, on parle donc à notre cliente, bien, lorsque ces choses-là, lorsque les contractions sont à chaque cinq minutes puis qu'elles durent une minute, qu'elles sont fortes, s'il y a une rupture de membrane, quoi que ce soit, bien là, tu nous appelles.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Lorsque tu penses que tu es en bon travail.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Là, de là, on a une première conversation. Habituellement par téléphone.

[ANIMATRICE:] Hum-hum.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Hum... Puis parfois, moi, tu sais, comme avec l'expérience, je peux soit dire que: «Ah, oui!» [langue_etrangere=EN]It sounds good![/langue_etrangere] Ou bien, comme: «Non. Peut-être, repose-toi un peu plus.»

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] OK.

[ANIMATRICE:] Hum... Puis là, de là, bien, si, comme genre, si la situation fait en sorte que, OK, on devrait aller voir, évaluer la cliente, bien là, on va faire ça. Donc, on fait ça soit chez elle, à cette patiente-là, ou bien on fait ça à l'hôpital. Peu importe où elle est plus confortable. Et peu importe où est-ce qu'elle planifie d'accoucher.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] OK.

[ANIMATRICE:] Ça fait que c'est juste la première, c'est le premier, quand c'est le premier [mot_etranger=EN]assessment[/mot_etranger].

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Donc, à ce premier rendez-vous-là, bien là, on fait le coeur du bébé. On peut quand même faire en sorte que le bébé est tête en bas. Puis on fait un examen vaginal, cervical du col de l'utérus pour savoir qu'est-ce qui est en train de changer dans le corps, dans son corps.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Puis on évalue les contractions. On va palper les contractions. On va... On va les... les compter.

[ANIMATRICE:] Hum-hum.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Ça fait qu'il faut vraiment avoir une bonne idée ce qu'elles sont vraiment, est-ce qu'elles sont vraiment à chaque cinq minutes ou est-ce qu'elles sont plus irrégulières. Puis là, de là, on est capable de faire un diagnostic. Est-ce que c'est un travail qui est juste en train de commencer ou bien c'est le temps d'être admise.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Ou bien c'est le temps qu'on reste là puis qu'on se prépare pour l'accouchement à la maison.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Donc là, de ce temps-là, on a fait la décision que, OK, là, on est en bon travail. Bien là, on reste avec notre cliente.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Jusqu'à tant qu'elle accouche.

[ANIMATRICE:] OK. Alors, l'horaire d'une sage-femme, ça a l'air de quoi? De 9 à 5? [Elles rient.]

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Non, pas nécessairement! Ça dépend dans quelle sorte de structure. Donc nous, à notre office, on est six, bientôt sept sages-femmes. Et on travaille en équipe, en équipe.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Présentement, moi, je travaille avec une autre sage-femme. Donc nous, les deux ensemble, on partage les clientes. On partage les clientes.

[ANIMATRICE:] Ah oui! OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Donc, par exemple, cette semaine, moi, j'ai fait une semaine de clinique. Donc, je suis pas en appel. Mais je vois toutes les clientes qui vont venir à notre office. Soit prénatal ou postnatal.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Donc, là, bien moi, je peux... Il faut d'abord que je voie les clientes qui ont besoin d'être vues. Donc, c'est plus 9 heures à 5 heures de cette façon-là.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Hum... D'habitude, habituellement, il y a au moins un ou deux meetings qu'on doit faire. Mais là, la semaine prochaine, je vais être [mot_etranger=EN]on call[/mot_etranger]. Donc, je vais être en appel pour toute la semaine. Puis là, bien, je me fais appeler quand on a besoin.

[ANIMATRICE:] Ça peut être à 2 heures du matin. C'est ça. OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] On fait aussi les visites à la maison. Parce que nos clientes, les familles qui ont accouché, soit à la maison ou bien qui ont accouché à l'hôpital puis ensuite qui s'en vont à la maison. D'habitude, la première semaine, les premières une ou deux semaines, on va venir les voir chez elles pour que... parce qu'on veut qu'elles se reposent.

[ANIMATRICE:] Hum-hum. [Elles rient.]

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] C'est ça. Donc, on vient les voir dans le confort de leur maison.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] S'ils veulent. Puis on fait nos soins à la maison.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] D'habitude, c'est dans la première semaine, à chaque un à trois jours. Vers 10 jours, 14 jours, on va faire une autre visite.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Puis là, bien, une fois qu'on sait que cette personne-là se sent mieux, puis elle est capable d'apporter son [mot_etranger=EN]car seat[/mot_etranger] à la clinique, bien là, elle va revenir nous voir ici.

[ANIMATRICE:] OK. Est-ce qu'on a une question, Sébastien?

[SÉBASTIEN:] Oui, on a une question. «Quelle a été votre expérience la plus mémorable?»

[ANIMATRICE:] Ah!

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Mais là... Hum... Bien... La réalité de l'obstétrique, c'est que des fois, c'est mémorable parce que c'est vraiment, vraiment beau et c'est vraiment bien. Mais des fois, c'est mémorable parce que c'est vraiment tragique.

[ANIMATRICE:] Ouch!

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] C'est la réalité. Donc, j'ai plusieurs moments mémorables. Hum...

[SÉBASTIEN:] Parlons positif.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Oui, oui. [Ils rient.]

[ANIMATRICE:] Oui, oui.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Hum... C'est dur de vraiment en avoir juste un moment mémorable. Peut-être je dirais qui était vraiment mémorable pour moi, pour différentes raisons, c'est... Hum... Genre, le premier accouchement que j'ai fait, quand j'étais étudiante. C'est mémorable parce que... J'ai révisé ces événements-là plus tard dans ma carrière... Puis j'ai compris qu'il y avait plein de choses qui se passaient avec cette cliente-là. Moi, j'étais juste là comme étudiante. J'observais puis je lui flattais le dos puis je la supportais, mais j'avais pas, j'avais pas un rôle clinique. Je me souviens qu'il y avait plein de choses qui se passaient. J'étais comme... C'est pas rien. [Elle rit.]

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Elle a fini par avoir une césarienne, puis j'ai été dans la salle d'accouchement avec elle puis c'était vraiment spécial. Mais quand j'ai compris qu'est-ce qui se passait, la madame était super malade, là. Super malade puis c'était... La césarienne qu'elle a eue, c'était vraiment important. Puis comme moi, j'avais pas compris que... ... que la maman puis le bébé étaient en danger. Oui.

[ANIMATRICE:] Ça fait que ça, c'est marquant.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] C'est marquant parce que du moment, puis je pense pour la cliente elle-même aussi, là. Je pense pas qu'elle a compris ce qui se passait. Après, c'est comme: «Ah, un bébé, tout est beau!» Haha! Mais comme genre trois ans plus tard, j'étais comme: [langue_etrangere=EN]Oh my gosh![/langue_etrangere]

[ANIMATRICE:] Parce que là, l'expérience, tu revis l'expérience que tu...

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Oui, oui.

[ANIMATRICE:] Qu'est-ce qui est le plus difficile? Parce que moi, je vais la reprendre la question. C'est important. C'est important que vous sachiez que c'est pas, les bébés viennent pas au monde tout roses avec une boucle sur la tête. Mais...

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Oui.

[ANIMATRICE:] Ils sont peut-être roses! [NATHALIE rit.]

[ANIMATRICE:] Qu'est-ce qui est le plus difficile dans ce que tu as à faire? Dans ce que tu as à faire?

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Bien, qu'est-ce qui est le plus difficile, c'est quand tu as des mauvaises nouvelles à dire aux parents. Des mauvaises nouvelles que tu t'attendais pas non plus, mort à la naissance. Des fausses couches. Des bébés qui sont pas en santé. Oui. C'est vraiment dur. C'est vraiment difficile. Sauf que ton rôle, c'est quand même la même chose, là. Tu le sais que, que ce soit une expérience qui est positive ou vraiment tragique, les gestes que tu vas poser et les choses que tu vas dire, le support que tu vas porter à cette famille-là est aussi important, que ce soit une morte naissance ou que ce soit un bébé en santé.

[ANIMATRICE:] Puis, il faut que tu aies... C'est ça. C'est parce que tu es impliquée dans la vie de ces gens-là. Il faut que tu aies la capacité d'avoir un pied dedans, un pied dehors. Tu peux pas être... tout dans la sympathie et pleurer avec eux autres.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Je suis certainement pas experte en ce qui a trait au deuil autour de ces choses-là, sauf que j'ai comme... Malheureusement ou heureusement, je dirais que toutes ces expériences-là sont importantes, mais oui, il faut que tu aies quand même, il faut que tu fasses la job, tu sais. Il faut que tu l'aides à travers l'accouchement que ce soit un bébé en santé ou pas. Hum... Bien, c'est aussi humain de montrer que tu es triste aussi.

[ANIMATRICE:] Est-ce qu'il y a des hommes sage-femme?

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Oui.

[ANIMATRICE:] Oui?

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Oui. Il y en a au moins un en Ontario.

[ANIMATRICE:] OK. [Elles rient.]

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Peut-être plus, là, mais je sais qu'il y en a un.

[ANIMATRICE:] Il y en a un qui est enregistré parce qu'il y a une association professionnelle. Il y a un ordre professionnel de sages-femmes, c'est ça? Et là, on dit comment? Quand c'est un homme.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Bien, c'est soit un homme sage-femme ou je pense qu'il y a un autre terme qui est approprié, c'est un accoucheur.

[ANIMATRICE:] OK. Alors, c'est peut-être un domaine... C'est pas un domaine qui est seulement réservé aux femmes.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Non.

[ANIMATRICE:] Alors, tout le monde peut, tout le monde peut aspirer à devenir un homme sage-femme ou une sage-femme. C'est ça? Est-ce qu'il y a d'autres questions, Sébastien?

[SÉBASTIEN:] Oui. Hum... «Combien de placements avez-vous dû faire afin d'obtenir votre diplôme?»

[ANIMATRICE:] Ah oui!

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Je sais que les placements puis le programme a changé depuis que j'ai gradué. Hum... Donc, il y a des placements qui sont... Euh... avec des sages-femmes. Puis il y en a trois. Puis ensuite, tu as des placements qui sont communautaires. Donc, tu peux choisir d'aller voir à... [Elle dit quelque chose en anglais.]

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Peut-être à la Public Health Nurse.

[ANIMATRICE:] Avec des gens qui gravitent autour.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] C'est ça.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Puis aussi, d'un placement, je pense, obligatoire, je pense qui est encore obligatoire avec un obstétricien.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Donc, tu peux voir la nature de comme genre être exposé à des cas qui sont plus à risque.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Pour le comprendre. Puis il y a un placement sur le plancher de l'accouchement.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Oui.

[ANIMATRICE:] Dis-moi, comment c'est utile que tu sois bilingue, que tu sois francophone? Dans le domaine, comment ça te sert ? Comment ça te sert?

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Bien, ça me sert parce que mes clientes qui sont francophones, je peux leur desservir dans leur langue.

[ANIMATRICE:] Hum-hum. Puis à l'hôpital, ça fonctionne comment?

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Oui. Donc, à l'hôpital, hum... Si je m'adonne à être là...

[ANIMATRICE:] Oui, oui, oui.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Puis la cliente, même si ça serait pas la mienne, s'il y avait besoin qu'on traduise... Bien, ils vont venir me chercher.

[ANIMATRICE:] OK. Tu as une accréditation ou tu as une notification.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] C'est ça. Oui, oui.

[ANIMATRICE:] OK. Tu es la personne qu'on va chercher quand on a besoin de quelqu'un qui peut parler...

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] À l'hôpital, il y a quand même, donc, il y a des personnes que c'est vraiment leur, c'est leur job à l'hôpital. Ils vont traduire de l'anglais au français et vice versa. Puis dans différentes langues des Premières Nations.

[ANIMATRICE:] Oui.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Donc moi, j'ai pas cette job-là. C'est juste vraiment, on m'utilise sur le plancher d'accouchement, au NICU, puis...

[ANIMATRICE:] Que Nathalie est bilingue.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] C'est ça.

[ANIMATRICE:] C'est bon. Peux-tu parler des expériences... Dans des conversations qu'on a eues au préalable, tu me parlais d'expériences que tu avais eues dans le nord du Québec, dans les communautés autochtones.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Oui.

[ANIMATRICE:] Peux-tu nous parler de ce que ça te donne ce que tu as fait là-bas?

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] OK. Donc moi, j'ai choisi d'aller faire un placement. Donc, ça a commencé parce que pour garder ta licence de sage-femme, tu dois faire un certain montant d'accouchements hors de l'hôpital.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Puis moi, je travaillais à Kenora avant de travailler ici. Puis on avait des accouchements à la maison, mais c'était pas assez pour satisfaire aux critères que j'avais... que je devais faire. Donc, j'ai décidé d'aller travailler dans le Grand Nord du Québec parce que c'est pas considéré un hôpital. Parce qu'il y a pas de chirurgie. Haha!

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Donc moi, je suis allée faire un placement là pour juste... Pour vraiment satisfaire à ce critère-là. Puis... Ça a vraiment changé ma perspective puis la manière que je vois ma job aller travailler là. Parce que tout d'un coup... Oui. Comme, il faut vraiment que tu utilises tes connaissances puis tes habiletés à son plein potentiel. Parce que c'est juste toi. Il y a pas de médecin. Il y a pas d'obstétricien. C'est juste toi puis cette cliente-là.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] C'est vraiment... C'est comme en même temps, ça peut être un peu, je vais pas dire épeurant, parce que, évidemment, la manière que... Ils font ça de cette façon-là parce que ça a été prouvé que ça a ses avantages, qu'il y a pas plus de mauvais cas de cette manière-là. Rendu là, c'est juste, c'est... C'est vraiment un challenge. [NATHALIE rit.]

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Là, bien, moi, ça me motive.

[ANIMATRICE:] Oui. Qu'est-ce que tu apprends quand tu es là-bas avec eux?

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Euh... Bien, tu apprends évidemment un peu leur culture, la manière qu'ils interagissent. Puis juste la manière qu'ils perçoivent l'accouchement puis la grossesse. Je dirais que c'est beaucoup, c'est vraiment facilement intégré dans leur culture. Vraiment. C'est vraiment important, là. Je dis pas que c'est pas important, mais c'est comme... Ça n'a pas... C'est vraiment une partie normale de leur vie.

[ANIMATRICE:] Oui.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Donc, accoucher, c'est la même chose. Oui, c'était vraiment important. C'est juste accoucher. Haha!

[ANIMATRICE:] C'est bon! C'est intégré. C'est pas vu comme étant quelque chose d'exceptionnel, étrange, bizarre.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] C'est ça. C'est pas comme... C'est pas à haut risque. C'est juste une étape de leur vie.

[ANIMATRICE:] OK, wow! Est-ce qu'on a des questions encore, Sébastien?

[SÉBASTIEN:] Oui.

[ANIMATRICE:] Vas-y!

[SÉBASTIEN:] En fait, on a deux questions. Donc, une, on reste dans le domaine de l'expérience ou du travail. Hum... «Que faites-vous lorsqu'il y a des complications pendant un accouchement?»

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Parfait! Je vais peut-être en parler de deux placements. Hum... Qu'est-ce qui arrive si je suis à l'hôpital avec ma cliente et les complications qui arrivent si je suis à la maison. Les complications. Hum... Je peux choisir une complication, juste comme exemple. Parce qu'il y a plusieurs genres de complications qui peuvent arriver.

[ANIMATRICE:] Par exemple.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Des complications. Donc, disons qu'on parle, euh... d'un coeur. On écoute le battement d'un coeur puis on s'aperçoit que c'est pas normal. Donc, soit... Donc à l'hôpital ou à la maison, hum, pour une cliente qui est à bas risque, on écoute le coeur du foetal avec un, on appelle ça un doppler. On écoute à chaque 15 minutes. Pendant environ une minute. Puis là, bien c'est soit que c'est normal ou pas normal. Tu sais, si on est à la maison puis on écoute le coeur du foetal puis c'est pas normal, il y a, genre, différents, différents stages de pas normal. Donc, c'est comme, tu as vraiment, vraiment, mais vraiment dangereux ou bien c'est pas normal, j'aimerais avoir plus d'informations sur vraiment ce qui se passe avec ce bébé-là. Donc, si on est à la maison, bien là, on transfère à l'hôpital puis on met une machine autour du bedon, de la bedaine. Puis là, bien, on écoute de façon, constamment, ou de façon continue, le coeur du bébé. Puis là, bien, dans la demi-heure ou l'heure qui passe, bien là, on peut vraiment avoir un... Parce que c'est écrit sur un petit papier. On voit le coeur du bébé. Donc là, on peut avoir une idée de est-ce que c'est atypique ou est-ce que c'est pas normal? Mais c'est pas vraiment une césarienne encore. Tu sais. Donc, on est... On regarde, [langue_etrangere=EN]we watch closely[/langue_etrangere]. Puis la même chose si on est à l'hôpital. Donc, si on écoute quelque chose avec notre doppler puis c'est pas normal, bien là, on met le... on met les bandes. On écoute. Puis là, bien, un moment donné, ça va être soit normal ou bien le bébé va accoucher ou bien ce l'est pas. Puis là, bien, si c'est pas normal, bien on appelle. Donc, c'est la même chose. Si je suis dans ma salle d'accouchement, je vais appeler l'obstétricien. Si je suis à la maison, j'appelle l'obstétricien puis je dis: «OK. C'est plus normal.» Donc là, on doit se préparer pour une césarienne. Donc, dans la salle d'accouchement, bien, là, si on n'avait pas d'intraveineuse, on commence l'intraveineuse. On va se préparer pour une chirurgie. Dans le [mot_etranger=EN]background[/mot_etranger], il y a les infirmières qui vont faire en sorte, qui vont ouvrir la salle d'opération, avoir les instruments là. Donc, on se prépare avec un cathéter. Puis là, on fait ces préparations-là à la maison. En route vers l'hôpital aussi.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Donc, là, bien, s'il y a une chirurgie, bien, on a l'équipement qui va être prêt. Et quand on est prêts et lorsqu'ils sont prêts, bien là, elle va avoir une césarienne si c'est ce genre de complication là avec lequel on est.

[ANIMATRICE:] Ça fait que tu es toujours dans la communication. Tu as toujours un point d'ancrage en cas de, au cas où avec un obstétricien ou un spécialiste à l'hôpital.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Oui, si vraiment, si tu as vraiment... C'est vraiment un travail d'équipe. Sauf que, tu sais, pour un accouchement qui va bien, bien, on n'a pas besoin de communication avec l'obstétricien parce qu'on n'a pas besoin de ses services.

[ANIMATRICE:] Ça fait que tu as un membre de l'équipe qui est sur le banc. [Elles rient.]

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Sur le banc pour ça. C'est comme genre, c'est la même chose pour... [Une partie de sa pĥrase est inaudible.]

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] ... la cliente va en césarienne. Ça fait que c'est le même principe. [Une autre phrase est inaudible.]

[ANIMATRICE:] OK. C'est bon! Est-ce que tu as d'autres questions? Une autre question.

[SÉBASTIEN:] Oui, il reste une question. Pour les cinq dernières minutes. Euh... «Une personne qui souhaite devenir sage-femme, est-ce qu'il y a des cours que vous lui recommanderiez à prendre au secondaire?»

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Oui.

[SÉBASTIEN:] Pour l'amener vers la profession.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Oui. Donc définitivement la biologie. C'est vraiment important. Je dirais la chimie aussi. Puis des cours de sciences sociales en général, juste pour pouvoir comprendre. Parce que tu interagis avec le monde de façon tellement importante.

[ANIMATRICE:] Oui. Ça fait que, en fait, des cours de psychologie, des cours comme ça. OK. OK. Ça répond à la question, je pense.

[SÉBASTIEN:] Oui.

[ANIMATRICE:] Euh... Ça fait que moi, j'en ai deux petites dernières.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Oui.

[ANIMATRICE:] La première, c'est si Nathalie parlait à Nathalie qui a 16 ans, qu'est-ce qu'elle lui dirait pour se préparer à sa carrière?

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Du point de vue sage-femme, c'est... Je pense qu'il faut comprendre que c'est plus que, c'est vraiment plus qu'une job. C'est vraiment un style de vie. Donc, peu importe si tu es bon en mathématiques ou en biologie ou quoi que ce soit... ... ça va pas être assez pour que tu puisses aimer ce que tu fais.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Il faut, comme, parce que ça te prend tellement une grosse partie de ta vie. Tu dois être prêt à vraiment à te dédier à beaucoup de choses pour faire ça. J'imagine que c'est ce que je me dirais.

[ANIMATRICE:] OK.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Ça peut être difficile à savoir ça quand tu as 15 ou 16 ans.

[ANIMATRICE:] Oui. C'est quoi les sacrifices que tu as à faire? Pour le bénéfice. Parce que pour toi, le bénéfice est plus grand que le sacrifice, mais c'est quoi les sacrifices que tu as à faire?

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Bien... tu vas sacrifier ta vie personnelle, ta vie de famille. Parce que quand tu es [mot_etranger=EN]on call[/mot_etranger], bien là, ça peut être ta fête, la fête de ton enfant, la fête de ta maman. Ça peut être Noël. Puis là, tu t'en vas travailler.

[ANIMATRICE:] Parce que les femmes accouchent à Noël aussi.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] C'est ça. Oui.

[ANIMATRICE:] Ça fait que ma dernière question. C'est quoi, qu'est-ce que tu vois dans dix ans? C'est quoi ton...

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Bien, j'espère avoir... On espère avoir des rénovations sur notre place. J'espère que ça, ça va être fait. Hum... J'espère qu'on soit... On espère être neuf sages-femmes ici. Juste pour que le travail soit parfait un peu plus.

[ANIMATRICE:] Oui.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] On travaille fort.

[ANIMATRICE:] Oui, oui.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Puis j'espère de pouvoir retourner faire du travail dans les régions isolées. Parce que c'est juste vraiment... C'est motivant.

[ANIMATRICE:] Oui, hein? Tes yeux font des étoiles quand tu parles de ça. Je te le souhaite, Nathalie. Merci beaucoup. Merci tout le monde. T'avais-tu une dernière question?

[SÉBASTIEN:] Oui. J'ai une question qui vient de «popper».

[ANIMATRICE:] Oui, vas-y!

[SÉBASTIEN:] On l'a légèrement abordé, mais quels étaient tes grands défis?

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Pour moi, le plus grand défi, c'était d'être bonne en anglais. [Ils rient.]

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Tu sais, je parlais anglais parce que je prenais [mot_etranger=EN]English[/mot_etranger] à l'école, mais... Je pense pas que je parlais anglais tellement comme... Évidemment, je parlais pas tellement bien anglais. Parce que quand je suis arrivée sur le milieu du travail, c'était: «OK. Là, il faut que je parle anglais à cette cliente-là.»

[ANIMATRICE:] Oui.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Donc pour moi, c'était peut-être plus difficile.

[ANIMATRICE:] Et tu l'as relevé!

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Oui.

[ANIMATRICE:] Je te remercie beaucoup, Nathalie. Merci, tout le monde, d'avoir été là. Je vous rappelle, c'était le webinaire d'un projet qui s'appelle «Parcours et détours». Qui vous donne la chance de converser avec des professionnels de divers domaines de l'Ontario français. Et c'est un projet qui s'inscrit en partenariat avec le ministère de l'Éducation de l'Ontario, en partenariat avec le Collège de la cité et qui s'inscrit dans la politique «Tracer son itinéraire». Alors, je vous souhaite une bonne fin de journée à tout le monde et si jamais le domaine vous intéresse, bien, le programme est offert en français à l'Université Laurentienne. Puis vous pouvez aller «googler» certainement et avoir plus d'informations sur ce programme-là. Merci, Nathalie.

[NATHALIE QUÉVILLON-DUSSAULT:] Merci.

Note

Le webinaire a été enregistré en direct et seule la bande audio est disponible pour ce webinaire. Nous reconnaissons donc que la qualité technique n’est pas parfaite. Nous vous remercions de votre compréhension.

Guide pédagogique

Le guide pédagogique propose aux enseignantes et enseignants une porte d’entrée pour parler de transitions postsecondaires, de professions et de métiers dans leurs cours respectifs. De plus, il inclut la liste des entrevues avec les professionnelles et professionnels et leurs fiches correspondantes.

Fiches pédagogiques